• II°) Un débat sur sa légalisation

     

    Il est important de faire la différence entre la dépénalisation du cannabis où l'on ne considère plus sa consommation comme un délit et sa légalisation où sa culture et sa vente sont autorisées.

    Les conventions internationales prévoient que la consommation des stupéfiants doit rester interdite, mais que les pays ont le choix des sanctions de son usage.

    • La dépénalisation (aussi appelée: décriminalisation) consiste à retirer à l'usage ou à la détention de cannabis son caractère pénal. Si l'interdit perdure, il n'y a pas d'incarcération pour simple consommation de drogue.
    • La légalisation, actuellement contraire aux règles internationales, consiste à lever l'interdit de l'usage de cannabis, et à organiser sa production et sa distribution. L’État se substitue au marché clandestin pour réguler l'offre en excluant certains consommateurs, comme les mineurs. 

     

    1) Quels pays permettent l'usage du cannabis et sous quelles conditions?

    Exemples:

     

    Amérique :

    Pénalisation:

     

    Alabama     Caroline du Sud         Dakota du Sud             Idaho           Indiana         Iowa         Kansas Kentucky  Missouri

    Oklahoma               Tennessee          Texas                Utah            Virginie            Virginie de l'Est         Wisconsin Wyoming

    Dépénalisation

    Connecticut           Delaware       Caroline du nord     État de New York      Maryland       Mississippi      Minnesota  

    Nebraska                Rhode Island                     Vermont 

            

    légalisation:

    En 2013, l'Uruguay devient le premier pays au monde à légaliser l'utilisation du cannabis.

    Alaska                              Californie                                 Colorado                            District de Columbia 

    État de Washington : Grâce à l'initiative 502 votée en 2012 par l'Etat de Washington, depuis juin 2014, les habitants majeurs peuvent acheter jusqu’à 28 grammes de cannabis.

     

            Maine                             Massachusetts          Nevada                                             Oregon   

    Uniquement pour un usage thérapeutique:

     

    Arkansas             Dakota du Nord                Floride            Géorgie                Hawaï                       Illinois      Louisiane              

    Michigan          Montana          New Hampshire       New Jersey              Nouveau Mexique                 Ohio           Pennsylvanie

     

     

    Pays Européens: 

    II°) Un débat sur sa légalisationPénalisation:

                La France       l'Autriche               la Hongrie                la Bulgarie      la Grèce                                                           le Royaume-Uni                la Serbie            la Slovénie                Chypre           l'Irlande         le Luxembourg                      Malte               la Norvège                 la Pologne        la Slovaquie                                           la Suède

     

    II°) Un débat sur sa légalisationDépénalisation:

    L'Allemagne     la République tchèque    la Belgique        le Danemark        le Portugal    

                 l'Italie                la Lettonie           Croatie        Estonie    Le Luxembourg     la Lituanie        Malte             la Croatie              la Slovénie                   

    II°) Un débat sur sa légalisationLa légalisation:

    Pays-bas  l'Espagne 

    Uniquement pour un usage thérapeutique :

     

    Allemagne       Autriche        Bulgarie      Belgique          Chypre       Croatie      Finlande          Hongrie        Irlande       Italie

    Malte          Suède      

     

    Asie:

    Pénalisation:

     Kazakhstan   Kirghizistan     Ouzbékistan     Turkménistan       Tadjikistan    Géorgie     Arménie      Azerbaïdjan  Bhoutan   Mongolie Chine Corée du Sud Japon Viêt nam    Myanmar Malaisie Singapour Sri lanka Indonésie Thaïlande

     

    Dépénalisation:

     

    Inde       Bangladesh      Cambodge        Népal        Pakistan       Laos 

     

     

    Afrique:

    Pénalisation:

    Maroc    Tunisie          Libye       Egypte     Algérie       Soudan        Mauritanie           Sénégal                  Gambie        Niger  

    Djibouti      Somalie   Kenya       Ouganda    Burundi       Rwanda         Tanzanie            Malawi      Zimbabwe      Swaziland

    Lesotho       Madagascar          Sierra Leone          Liberia           Côte d'ivoire         Togo       Bénin         Nigéria    Cameroun

    Gabon

     

    Dépénalisation :

    Eryrhtrée        Ethiopie           République démocratique du Congo     Congo    Angola   Zambie   Mozambique  Botswana   Burkina Faso        Afrique du Sud 

      

     

    2) Le cas de la France :

     

    La loi supervisant le contrôle des usages des stupéfiants en France est la LOI  n° 70-1320 du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et la répression du trafic et de l'usage illicite des substances vénéneuses.  

    Elle fut publiée le 3 janvier 1971 dans le Journal Officiel de La République Française, dans lequel tous les événements législatifs et réglementaires , les déclarations officielles ainsi que les publications légales sont consignées.

    Selon cette loi, ceux qui contreviendraient aux dispositions des règlements d'administration publique prévues à l' Article L.626  et qui concernent les substances ou plantes vénéneuses classées comme stupéfiants par voie réglementaire (art.L.627) entre autre le cannabis et la résine de cannabis, (Arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants) seront punis d'un emprisonnement de deux ans à dix ans et d'une amende de   5 000 F ( 762,25 € ) à 50 000 000 F (7 622 450, 86 € ) . 

    « Art. L. 626 - Seront punis d'un emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende de 2. 000 F à 10. 000 F, ou de l'une de ces deux peines seulement, ceux qui auront contrevenu aux dispositions des règlements d'administration publique concernant la production, le transport, l'importation, l'exportation, la détention, l'offre, la cession, l'acquisition et l'emploi des substances ou plantes ou la culture des plantes classées comme vénéneuses par voie réglementaire , ainsi que tout acte se rapportant à ces opérations.

    « Les règlements visés ci-dessus pourront également prohiber toutes les opérations relatives à ces plantes et substances.
    « Dans tous les cas prévus au présent article, les tribunaux pourront, en outre, ordonner la confiscation des substances ou des plantes saisies. ''

    « Art. L. 627. — Seront punis d’un emprisonnement de deux ans à dix ans et d’une amende de 5.000 F à 50.000.000 F, ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui auront contrevenu aux dispositions des règlements d’administration publique prévus a l’article précédent et concernant les substances ou plantes vénéneuses classées comme stupéfiants par voie réglementaire. Lorsque le délit aura consisté dans l’importation, la production, la fabrication, ou l’exportation illicites desdites substances ou plantes, la peine d’emprisonnement sera de dix à vingt ans. [...] >>

     De plus, la loi cherche plutôt à punir les trafiquants et à soigner les toxicomanes donc le trafic est régi par le code pénal alors que l'usage par la Santé Publique.

     

     

    3) Quels sont les enjeux de la légalisation/dépénalisation du cannabis?                                

     

     

    • Arguments pour sa dépénalisation:

    Dans les faits, suite à des décrets ou des circulaires (tels que les circulaires "Peyrefitte ", "Perben" ou le décret de l'application de la "transaction pénale" d'octobre 2015 ) une distinction s'est opérée entre les consommateurs de cannabis/marijuana et ceux d'autres drogues: les sanctions sont souvent assouplies.

    En effet, un consommateur de drogue doit être puni de 3750 euros d'amende environ et encourir jusqu’ à un an de prison. Or, le plus souvent les condamnation judiciaires prononcées vont de l'amende à des peines de substitution ou a du sursis et très rarement jusqu’à de l’emprisonnement.

    Ce qu'il faut comprendre c'est que les sanctions appliquées sont rarement celles prévues initialement par la loi. C'est cet argument qui est exposé en vue de soutenir la dépénalisation du cannabis.

                                               Afficher l'image d'origine

     

    De plus, les affaires liées à l'usage de cannabis ont été multipliées par près de 5 en vingts ans. Les tribunaux engorgent alors pour au final ne donner que de faibles peines. Une dépénalisation permettrait de juger la consommation de cannabis plus rapidement, par le biais des forces judiciaires comme la police par exemple, qui n'aurait plus qu'a donner des amendes à un simple consommateur.

     

    Un autre point important est le cercle vicieux engendré par de fortes lois sur le cannabis: un consommateur incarcéré pour consommation de cannabis a de plus fortes chances d’être exposé à des drogues plus fortes comme le cocaïne ou l’héroïne via les marchés noirs. 

     

    • Arguments pour sa légalisation:

     

    D'une part, le risque de tomber dans la dépendance en consommant du cannabis est en dessous de ceux obtenus en consommant du tabac ou de l’héroïne et est plutôt comparable à celui de l'alcool.
    Une dose létale de THC est impossible à atteindre hors laboratoire, contrairement à l'alcool.De ce fait il serait plus logique que la consommation soit légale à l'instar de l'alcool.

     

    D'autre part,légaliser le cannabis permettrait à l’État d'avoir une nouvelle entrée d'argent non négligeable; à l'image du tabac, l’État aurait le monopole du marché du cannabis et de ce fait imposer des taxes sur les ventes de cannabis (comme la TVA...)

     

    De plus, l' état pourrait ainsi fixer des limites de concentrations de THC maximales sur les produits proposés à la vente et choisir ses acheteurs; décider d'exclure les mineurs du marché serait alors plus effectif.

     

    Le marché du cannabis serait subtilisé au marchés parallèles "noirs" qui proposent des produits aux composants variés, souvent nocifs pour la santé et plus dangereux que le cannabis lui même. Cela est d'autant plus inquiétant pour le cas de la résine de cannabis, ou l'on peut trouver du henné, de la cire à chaussure, de la paraffine, du pollen, de la terre, des excréments, de l'éther voire de la mort aux rats ou même d''autres drogues drogues beaucoup pus nuisibes comme 'héroin pour rendre accro...

    Avec une légalisation et un marché contrôlé, les produits proposés à la ventes pourront donc être de meilleures qualités, plus "purs" et donc plus sains.

     

    II°) Un débat sur sa légalisation

     

     

    • Arguments pour un maintien voire un renforcement des interdictions et lois déjà en vigueur

     

    Légaliser le cannabis pourrait rendre sa consommation anodine, alors que nous sommes en présence d'une drogue qui a des effets prouvés sur la santé notamment en déréglant certains systèmes cérébraux. Laisser le champs libre à sa consommation sous toutes les formes et sans réglementations pourraient dégrader la santé publique.

    Il en va de même pour le cas de la dépénalisation; minimiser les peines encourues pour possession ou consommation de drogue ne dissuaderait plus suffisamment les jeunes en mal de sensations, fortes ou les grosses entreprises illégales qui génèrent beaucoup de profit et ils ignoreraient alors les peu d’interdits qui se dresseraient encore sur leur route.